Comment reprendre espoir en ce matin triste?
Sans doute en nous disant que l'aube succède toujours à la
nuit la plus noire...
La direction du pays perd un grand Monsieur qui n'était
connu que des siens. Désormais, il est (re)connu de tous.
En ce moment où l'incompétence des gouvernants les affecte jusque
dans leur quotidien le plus banal et basique, les Tunisiens apprennent, à leurs
dépens certes, à quel point le pays regorge encore d'hommes valeureux,
patriotes, imbus de citoyenneté et de courage et qui sont prêts à servir leur
pays à leur corps défendant.
Aux Tunisiens, on a fait admettre que leurs choix aux
dernières élections les condamnaient à privilégier la probité (présumée) à la
compétence. Ils se rendent compte désormais que cet arbitrage
compétence/probité n'est pas une fatalité mais un vulgaire chantage au pouvoir.
Les Tunisiens se rendent compte à l’occasion de cet épisode
pénible, que la compétence affirmée conjuguée à l'intégrité sont encore
possibles et parmi même la classe politique ancienne qu’on essaie de vouer aux
gémonies indistinctement. Voilà qui brouille les cartes de nos gouvernants
actuels et qui constitue "l'effet collatéral" qu'ils n'ont pas
soupçonné en menant cette cabbale contre le gouverneur de la Banque Centrale.
Les Tunisiens savent désormais qu'ils n’ont pas forcément à
choisir entre la compétence et l’intégrité et qu’une alternative est non
seulement possible mais résolument meilleure. Et c’est, en soi, un grand motif
d'espoir qu'enfin les hommes et les femmes les plus compétents et dévoués
puissent servir leur pays du mieux qu'ils peuvent...